Guillaume Tétreault, skieur nautique : des débuts à l’élite mondiale! (par Daniel Tétreault)

Les sports aquatiques sont sans contredit une histoire de famille! Le grand-père, Ghislain (Toutou pour les intimes), grand amateur de natation en eau libre, fit l’acquisition d’un bateau alors que ses enfants étaient en bas âge. Tous chaussèrent des skis nautiques durant leur enfance. Parmi eux, Michel et Daniel (père de Guillaume) rêvèrent de compétition. Cependant, leur situation géographique au nord du Québec, le manque d’entraîneurs et le manque d’information finirent par dissiper leur rêve. Toutefois, la pratique pour le plaisir traversera les années; le slalom, les pyramides à 5 skieurs, et le barefoot (ski pieds nus) faisaient partis des belles journées d’été.

La tradition se poursuit avec les enfants de Michel. Geneviève et Amélie furent initiées très tôt à ce sport. Les enfants de Daniel arrivèrent quelques années plus tard. Guillaume et Charles commencèrent avec les skis attachés, dans quelques pouces d’eau, tractés par leur père en guise de moteur. Durant les années qui suivirent, Guillaume, avec son trop plein d’énergie (eh oui, un très actif!), insistait souvent pour faire « son tour de ski ». Une passion se développa, d’où une progression fulgurante en peu de temps. La situation étant encore et toujours la même pour un sport peu connu en région. La difficulté de trouver de l’information ainsi que des stratégies pour encadrer de façon sécuritaire son évolution dans ce sport faisait partie indéniablement du défi à relever dans un premier temps. Il n’y avait aucune compétition de ski nautique en Abitibi-Témiscamingue et personne ne pratiquait ce sport à un niveau compétitif.

La venue des Jeux du Québec d’Amos Région en 2005 fut sans contredit la lancée de la carrière sportive de Guillaume. Pour ce faire, un représentant de la Fédération québécoise de ski nautique vint expliquer le fonctionnement de base de cette discipline. Il n’en fallut pas plus pour que Guillaume se mette à l’entraînement pour la finale provinciale de 2005. Ses efforts furent récompensés, car il décrocha une médaille d’argent au combiné. Il serait difficile de ne pas mentionner l’importance de ces Jeux pour les gens des régions, qui ne bénéficient pas de toutes les infrastructures, des entraîneurs ni de l’informations dont disposent les grands centres urbains. L’apport considérable de ces Jeux sur la carrière de Guillaume ne peut être passé sous silence.

La progression se poursuivit! La vie changea en peu de temps grâce à l’accès à l’information. Eh oui, Internet élimine les distances. La famille trouva des vidéos, des stratégies, des trucs, des entraînements… Daniel, le père de Guillaume, se mit à étudier profondément les vidéos. Ainsi, il put entraîner son fils. Cette façon de faire, originale vous en conviendrez, va permit à Guillaume de gravir les échelons! Depuis, le père et le fils sont continuellement réunis, tous deux des passionnés et désireux de compétitionner avec l’élite mondiale, et ce, même s’ils sont originaires de Abitibi-Témiscamingue et y vivent toujours!

Guillaume continue sa lancée! Il fait sa marque au niveau provincial et, quelques années plus tard, atteint les podiums au niveau national. Toutefois, lorsqu’il se compare au niveau international, il sait qu’il devra prolonger ses périodes d’entraînement. Les saisons trop courtes de l’Abitibi ne suffisent plus. Dès lors, il se tourne vers la Floride, où il séjourne de 3 à 4 mois par année.

La progression se poursuit : il gravit les échelons dans la catégorie ouverte de 2010 à 2014. Il affiche les 91^e, 68^e, 44^e, 45^e et 20^e rang de la liste de la Fédération internationale de ski nautique. À la dernière parution, sur cette liste, il se classe présentement 9e dans la classe ouverte et 2^e chez les 21 ans et moins. Il est le seul athlète qui ne s’entraîne que huit mois par année (les autres s’entraînent à l’année) et le seul athlète international qui s’entraîne en Abitibi quatre mois par année! Guillaume figure maintenant dans l’élite mondiale. De plus, lorsque l’on sait que la moyenne d’âge des dix meilleurs au monde se situe dans la trentaine, on peut penser que sa carrière ne fait que commencer.

Parti de très loin dans un environnement hostile à la pratique de son sport, Guillaume a traversé toutes les embûches pour arriver dans l’élite mondiale. À l’avenir, Guillaume alternera entre sessions d’études et sessions d’entraînement, et continuera de vouloir monter encore plus haut.