Stéphane Tétreault, violoncelliste (par Pierrette Brière)

Depuis quelques années, nous entendons parler d’un jeune violoncelliste de 19 ans du nom de Stéphane Tétreault dont la réputation est déjà faite bien au-delà du Québec. Qui est donc ce jeune prodige et quel est son lien avec notre ancêtre Louis Tétreau? C’est ce que cet article nous permettra de découvrir.

La famille

Stéphane Tétreault est le fils d’Alain Tétreault et Ginette Ravary, un petit-fils d’André Tétreault et Pauline Leclerc. Il habite Montréal avec ses parents, mais sa famille Tétreault est originaire de la région de la Mauricie. Il descend plusieurs fois de l’ancêtre Louis, tant par le fils Daniel, dont il tient le patronyme, que par Joseph-Marie. Ce beau jeune homme ressemble physiquement à son père, mis à part les yeux vifs qu’il a hérités de sa maman.

Fils d'un père musicien, bassiste avec des groupes rock pendant plusieurs années, Stéphane tiendrait aussi son intérêt pour la musique de sa famille maternelle, le grand-père Ravary ayant transmis sa passion à ses enfants et petits-enfants. La musique a toujours été présente dans la famille et le garçon a grandi auprès d’une mère et d'un père mélomanes.

Un enfant surdoué

Stéphane est véritablement un enfant prodige dont les capacités intellectuelles, nettement supérieures à la moyenne, ont été observées dès son très jeune âge. Il absorbe comme une éponge, nous confie sa mère, et ce qu’il lit ou entend une seule fois est immédiatement enregistré dans sa tête. Il s’intéresse à l’histoire et à l’archéologie tout autant qu’à la fine cuisine et à l'opéra; il se passionne pour l’écriture et adore Shakespeare dont il s’est inspiré pour écrire sa propre pièce de théâtre à l'âge de 15 ans. Il a étudié en anglais et en français. Dès l’âge de 16 ans, il obtient les meilleures notes parmi 700 élèves lors de son audition en vue d’accéder à l’Université de Montréal en deuxième année d'un baccalauréat en interprétation.

Doué dans plusieurs domaines depuis sa tendre enfance, son intérêt marqué pour la musique et les arts incite ses parents à l’inscrire dès la maternelle à l'école FACE, une école axée sur les arts, adjacente à l’Université McGill. On remarque tout de suite son oreille absolue, phénomène rare qui incite sa professeure de musique à recommander une formation avec la méthode Suzuki. Plusieurs enfants de son groupe ayant opté pour le violon et manquant de volontaires pour le violoncelle, la professeure promet un cadeau à ceux qui modifieront leur choix. Il n’en faut pas plus pour attirer l’attention de l’enfant de 7 ans qui accepte cette offre; « … elle m'a acheté trois CD, une fois les classes termi-nées… » avoue le jeune en riant. Stéphane est vite conquis par ce nouvel instrument à cordes, il rêve bientôt d’être soliste… et c’est parti!

Il n’a que 9 ans lorsqu’il rencontre le grand violoncelliste Yuli Turovsky, fondateur et directeur de l’orchestre de chambre I Musici de Montréal. Ce dernier accepte de lui enseigner le violoncelle et l’encourage à trouver sa propre personnalité. Une relation privilégiée se développe entre le jeune garçon et son mentor qu’il admire et affectionne comme un troisième grand-papa. Stéphane aura étudié le violoncelle ainsi que la direction d'orchestre avec maestro Turovsky depuis plus de dix ans.

Une carière internationale

Malgré son jeune âge, ses réalisations sont fort impressionnantes. Il a été invité à jouer comme soliste avec plusieurs grands orchestres et a été dirigé par des chefs réputés. Ses voyages lui ont aussi permis de rencontrer de grands interprètes du violoncelle.

Il a participé à de nombreux concours de musique au Canada ainsi qu'à l'étranger et il s’est déjà produit un peu partout à travers le monde, par exemple: deuxième place au Festival de musique classique de Sorel-Tracy, à 10 ans, ainsi que grand gagnant, à 11 ans ; première place au Concours de l'Orchestre symphonique de Montréal, à 14 ans ; participation au prestigieux Concours international Tchaïkovski à Moscou en Russie ; soliste invité de l'Orchestre Métropolitain dans le Concerto pour violoncelle et orchestre d'Antonin Dvorak ; interprétation des Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski avec l'Orchestre philharmonique de Malaisie ; demi-finaliste de la Compétition internationale de cordes de Stulberg et de Johansen ; classé dans le top 20 de la compétition internationale de violoncelle de Genève ; participant à la prestigieuse compétition parisienne de violoncelle Rostropovitch ; plus jeune participant du YouTube Symphony Orchestra au Carnegie Hall de New York… et ça continue !

Stéphane est un jeune homme sérieux et discipliné, la tête bien posée sur les épaules. Il déclare lui-même qu’une carrière musicale comporte 5 % de talent et 95 % de labeur. C’est pourquoi il fait travailler son archet de 4 à 6 heures par jour. Tant que ce sera possible, il compte poursuivre en parallèle sa carrière de soliste et ses études, tout en gardant le contact avec ses amis. Considérant ses engagements, ses répétitions, ses études et tous ses autres champs d'intérêt, Stéphane constate : « il me faudrait quatre vies différentes pour faire tout ce que je veux. »

On le dit vedette montante de la musique classique et le critique musical Claude Gingras du quotidien La Presse le qualifie de révélation en ces termes : « Ce garçon est manifestement né pour jouer du violoncelle. Il étreint l’instrument comme un être aimé, il semble très loin de tout pendant que l’archet glisse sur les cordes et, en même temps, le contrôle instrumental est absolu… La profondeur du son est déjà, à 17 ans, celle d’un violoncelliste de carrière. »

En juin 2011, Stéphane est nommé Révélation classique 2011-2012 de Radio-Canada et en février 2012, La Presse lui décerne le titre de Personnalité de la semaine, reconnaissant sa passion, sa motivation et son dévouement pour son art et la musique. Quels hommages !

Un violoncelle de 6 millions

Il y a quelques mois, notre jeune virtuose a fait la manchette. Il allait hériter d'un Stradivarius évalué à 6 millions de dollars, violoncelle fabriqué en 1707 par le grand maître.

Une mécène montréalaise qui souhaite garder l’anonymat, a vu un reportage au Téléjournal de Radio-Canada au cours duquel notre Stéphane offrait une performance solo sous la direction du grand violoniste et chef d'orchestre Maxime Vengerov. Éblouie par sa performance, elle demande, dès le lendemain, qu’on lui trouve cet enfant et offre de lui organiser un concert privé dans sa propre résidence. De part et d’autre, un profond attachement se développe et la dame lui confie un jour le mandat de trouver un instrument à sa mesure. Bien que très satisfait du violoncelle dont il dispose, le garçon se met à la tâche et découvre le fameux Stradivarius ayant appartenu au violoncelliste Bernard Greenhouse, fondateur du célèbre trio des Beaux-Arts; ses dernières volontés précisaient que l’instrument exceptionnel n’était pas destiné à devenir une pièce de musée, mais devait être joué par un jeune musicien de talent. Les transactions sont conclues et Stéphane entreprend la période d’adaptation à son nouveau trésor.

L'histoire d'amour se poursuit entre lui et le précieux violoncelle, mais Stéphane garde les deux pieds sur terre, « … ce violoncelle me pousse seulement à donner le meilleur de moi-même… », dit-il. Bien que très conscient de la valeur monétaire de l'instrument, il refuse les services d'un garde de sécurité lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle, en précisant : « … pas besoin, j'ai mon père… ».

Malgré les honneurs et les concerts prestigieux, ce musicien émérite reste un jeune artiste qui aime bien sortir des sentiers battus à l'occasion. Il a récemment enregistré, dans le monte-charge d’un théâtre montréalais, une pièce pour violoncelle électrique et platine de tourne-disque. Le jeune homme avoue avoir adoré l'expérience; « … c'était aussi dans les goûts de mon père… », ajoute-t-il. Ce dernier l'accompagne à presque toutes ses prestations; « … j'aime bien avoir une présence familière; c'est rassurant, et il aime ça… », précise-t-il.

Conclusion

Stéphane Tétreault est un musicien au talent exceptionnel et d’une immense générosité, mais aussi un jeune homme humble, digne, sensible et un être attachant qui marque tous ceux qui ont la chance de le côtoyer.

Lors d’une très agréable conversation avec sa charmante et dévouée maman, nous avons pu constater la grande fierté qu’il suscite pour ses parents, ses grands-parents et tous les membres de sa famille. J’ajoute que tous les Tétreault sont honorés de le compter parmi les descendants du couple d’ancêtres Louis Tétreau et Noëlle Landeau.

Son rêve d’enfant : parcourir le monde avec son violoncelle sur le dos et donner des concerts. Cette carrière internationale tant souhaitée est déjà bien amorcée. Les membres de notre association lui souhaitent que son succès se poursuive, tant sur le plan professionnel que personnel. Nous remercions les membres sa famille d’avoir offert au Québec un tel prodige, parfois au prix de grands sacrifices, et nous leur souhaitons de nombreux moments de bonheur, tous ensemble.

Sources : Ginette Ravary, La Presse, La Voix, L’Express Outremont/Mont-Royal, La Scena Musicale, Internet – Guide de Montréal-Nord.

Liens
Site web:http://www.stephanetetreault.com
Facebook:http://www.facebook.com/stephanecello


Témoignages

Récemment, j'ai assisté à un concert de Stéphane à Victoriaville. Ce fut un réel moment de grâce.

Josée Tétreault, Varennes


Texte extrait du bulletin Les Tétreau disent... Vol 14, no 2 (août 2012)

Stéphane Tétreault

Rodion Shchedrin: À la manière d'Albéniz (In the Style of Albéniz)
Stéphane Tétreault, violoncelle / cello
Orchestre Nouvelle Génération.